La sérialisation représente aujourd’hui une problématique centrale dans le monde de la technologie et de l’autoréparation. Qu’est-ce exactement que la sérialisation, et en quoi influence-t-elle la capacité des utilisateurs à réparer leurs appareils électroniques ? Cet article explore la sérialisation sous toutes ses coutures, ses implications, les réactions des fabricants, et les mesures législatives mises en place pour y répondre.

La sérialisation décryptée

La sérialisation est une technique industrielle qui consiste à attribuer un numéro de série unique à une pièce détachée, reliant ainsi cette dernière à un appareil spécifique. Grâce à ce numéro, l’appareil peut reconnaître si une pièce d’origine est remplacée par une autre. Cette pratique permet au fabricant de contrôler strictement le processus de réparation, car seul lui peut authentifier la pièce de remplacement. Si cette nouvelle pièce n’est pas reconnue ou validée par le système, cela peut entraîner des dysfonctionnements mineurs ou, dans le pire des cas, rendre l’appareil complètement inopérant.

Le cas Apple

Depuis son introduction avec le Touch ID sur l’iPhone 6s, la sérialisation est devenue une norme pour certaines pièces des appareils Apple. Les utilisateurs qui rencontraient l’erreur 53 avec leur iPhone 6s se sont rapidement rendu compte des limites imposées par la sérialisation. L’erreur 53 rendait inopérant un iPhone 6S dont la nappe home (bouton accueil + Touch ID) avait été remplacée. Suite aux réactions négatives de consommateurs sur cette problématique, Apple avait dû revoir sa stratégie.

Malheureusement, avec le temps, Apple a étendu la sérialisation à de nombreuses autres pièces de ses appareils, restreignant ainsi davantage les possibilités de réparation indépendante. Cela a non seulement entraîné une augmentation du coût des réparations pour les consommateurs, mais ce phénomène a également soulevé des questions sur la durabilité et l’éthique de telles pratiques.

Pourquoi Apple est-elle seule à utiliser la sérialisation ?

 

 

 

 

 

 

L’utilisation de la sérialisation par Apple semble être motivée par des considérations financières. Prenons l’exemple de l’iPhone 15 Pro Max ; lors du remplacement de la vitre arrière par une pièce non authentifiée, le téléphone peut redémarrer toutes les cinq minutes. Apple impose donc le passage par ses services pour une réparation officielle, avec un coût significativement plus élevé que le prix de fabrication de la pièce (la réparation, de courte durée, coûte plus de 220 euros alors que le cout de fabrication de la pièce est inférieur à 10 euros). N’essayez pas de récupérer la vitre sur un autre iPhone il en sera de même, la sérialisation empêche tout remplacement même par un produit d’origine constructeur qui ne serais pas sérialisé avec votre téléphone…

Les stratégies et batailles législatives contre la sérialisation

Face à cette restriction, l’industrie a développé des solutions pour contourner la sérialisation. Des dispositifs permettant de copier le numéro de série d’une pièce originale et de le réimplémenter sur une pièce de remplacement ont vu le jour, bien que cela exige des investissements dans des équipements onéreux.

En France, la législation interdit la sérialisation des pièces détachées*, et Apple fait l’objet d’une enquête depuis mai 2023 à la suite d’une plainte déposée par HOP. L’Europe envisage également une loi interdisant la sérialisation**, et aux États-Unis, bien que la législation varie d’un État à l’autre, il semble probable que cette pratique devienne également interdite.

L’engagement d’Apple : entre qualité et limitation de l’autoréparation

Malgré la robustesse de ses nouveaux appareils et les efforts de conception déployés par Apple, les restrictions de la sérialisation entravent encore et toujours l’auto-réparation. De plus, un grand nombre de pièces restent sérialisées sur les iPhone rendant l’autoréparation ou la réparation par des centres SAV non agréés de plus en plus complexe.

La sérialisation : un frein à l’autoréparation selon Brico-Phone

Chez Brico-Phone, nous sommes témoins de l’augmentation de la robustesse des téléphones Apple, nous constatons que ces efforts sont malheureusement contrecarrés par la sérialisation, rendant ces téléphones de plus en plus dépendant au centre de réparation Apple.

 

Vous pouvez signer la pétition de right to repair europe et obtenir des informations mise à jour régulièrement sur le droit à la réparation Europe sur le site https://repair.eu/

 

*le code de la consommation mentionne que « toute technique, y compris logicielle, par laquelle un metteur sur le marché vise à rendre impossible la réparation ou le reconditionnement d’un appareil ou à limiter la restauration de l’ensemble des fonctionnalités d’un tel appareil hors de ses circuits agréés est interdite ».

**L’Europe adopte une nouvelle loi accordant aux consommateurs « Le droit de réparer ».